Non le travail n’est pas une nécessité naturelle, éternelle, qui aurait toujours existé, c’est une forme sociale négative et destructrice de l’agir, dont l’avènement est concomitant de celui du capitalisme et qui fait abstraction de tous les contenus concrets des activités hétérogènes pour mieux les réduire à la forme vide de contenu d’une simple dépense abstraite d’énergie humaine – le travail abstrait – qui se représente sous la forme de l’argent. Le travail n’a toujours été que le support vivant de l’automouvement de l’argent, alias, le rapport-capital. Qui veut se débarrasser du capital doit commencer par se débarrasser du travail.
Sous différents angles, historique, théorique, féministe, psychanalytique, littéraire ou anthropologique, ce numéro explore et scrute l’horizon d’une nouvelle critique catégorielle du travail dans la théorie critique et les mouvements sociaux.
Clément Homs – éditorial : Rien ne sert d’être vivant, s’il faut que l’on travaille
Robert Kurz : Postmarxisme et travail-fétiche. De la contradiction historique dans la théorie marxienne
Nuno Machado : L’aporie du concept de travail chez Marx : une analyse chronologique
Norbert Trenkle : Socialité non sociale. La contradiction entre individu et société comme question centrale d’une théorie sociale critique
Álvaro Briales : Pour une critique de toutes les formes de Travail. La critique de la valeur-dissociation et les critiques féministes du capitalisme
Sandrine Aumercier : « Les marchandises ne vont pas seules au marché. » Fétichisme, sujet de la marchandise et sujet de l’inconscient
Michel Lory : Pour une guerre contre la marchandise portée par la théorie de la critique sociale
Nuno Machado : L’« invention du travail » - Historicité d’un concept dans les œuvres d’André Gorz, Dominique Méda, Françoise Gollain et Serge Latouche
Ivan Recio : Le revenu de base inconditionnel, une proposition fétichiste radicale