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Cécile Villaumé : Des écrivains imaginés

Des écrivains imaginés

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À quoi ressemblait le modèle de la duchesse de Guermantes ? Colette a-t-elle eu de mauvais exemples à la maison ? Peut-on compter sur un festival de poésie pour redynamiser une région ravagée par le chômage ? Est-il encore possible d’enseigner Racine après la vague Mitou ? Madame Roland était-elle la dernière des lyriques ? Peut-on boire et conduire jusqu’à Lépanges-sur-Vologne ?

À toutes ces questions brûlantes et à d’autres encore que vous ne vous étiez jamais posées, Des écrivains imaginés apporte une réponse.

Avec ses Vies imaginaires (1896), réenchantant, en dehors de toute véracité historique, la geste d’une escouade d’incendiaires, d’hérétiques, d’assassins et de boucaniers fameux, Marcel Schwob offrit à l’Histoire sa "légende mordorée", vision soumise aux marges sombres et aux attentats glorieux.
Les écrivains, qu’avec malice a imaginés Cécile Villaumé, de Charles d’Orléans, l’incarcéré rechignant à financer le trousseau de Jeanne d’Arc, à lady Marguerite D., la matriarche pérorante des Lettres françaises humant comme une pythie le mystère de l’affaire Grégory, sont appréhendés selon un angle d’attaque insolite. Hors mythe et fiction, les voilà perdus dans le paysage, soumis a des regards incongrus, assignés à des places étranges, au troisième rang sur la photo, au fond de la salle à droite. Ainsi Proust n’est-il plus qu’un nom sans plus au fil d’un piapiatage mondain auquel l’incendie du Bazar de la Charité, dont Morand bambin fut le témoin amusé, mettra un terme soudain ; Kleist, un Allemand toqué, promu décoiffante image de marque d’une commune franc-comtoise ; Nerval, pendu et dépendu le lointain souvenir d’une vendeuse de pommes cuites ; Conan Doyle, l’employeur de Bonnot ; Dostoïevski, le témoin collant d’une louche affaire criminelle genevoise ; Colette, une piquante rigolote…

Détricotant toutes les hiérarchies, usant en virtuose d’un irrespect salubre et d’une revigorante causticité, Cécile Villaumé, inversant toutes les perspectives, invente là une nouvelle manière d’écrire l’histoire littéraire, celle qui crée, ni gros ni petit, le troisième bout de lorgnette, celui de l’humour, le troisième oeil, le bon.