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Luce Faber : Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Cahier de doléances contemporain

Depuis juin 2010, un appel à doléances contemporaines a été écrit et proposé à la cantonade pour rédiger un cahier de doléances en vue d’une cité à refonder.
Sans attendre aucune convocation, ce cahier exprime la volonté de faire entendre la lassitude d’un peuple. On le dit souverain dans un régime démocratique, et il est régulièrement privé des débats qui devraient donner sens aux élections et à la représentation. Alors sans attendre, il faut dire à nos futurs représentants de venir faire connaissance avec leur souverain peuple ; faire connaissance avec cette autre souveraineté forte de l’autorité de l’épreuve des jours qui affecte les corps pensants.
Car ces doléances ne sont pas des suppliques, elles ont l’ambition de réinventer la souveraineté, loin du souverainisme étatique, proche d’une conscience commune à l’état naissant. Des doléances pour que ce peuple disséminé se ré-institue en faisant connaissance avec lui même. Sur les plis d’une perception subjective, personnelle, il s’agit de cerner, pas à pas, des situations communes ; ce qui ne va plus dans nos vies affectées par la cruauté de politiques déshumanisantes, au travail, dans les écoles, dans les syndicats et les partis politiques, dans nos rues, dans les cafés, dans les fêtes, dans les arts, dans les préfectures et dans la loi.
Ainsi, une multiplicité de singularités parfois solitaires, parfois prises dans des mouvements collectifs, disent la fragilité quotidienne et l’espérance d’un autre monde à venir. Cahier de doléances, appel à témoin, à témoigner, c’est-à-dire à traduire une expérience, à dire sa vérité avant que la possibilité même de témoigner ne disparaisse sous couvert d’expertise et d’intelligence artificielle.
Les doléances recueillies sont présentées ici avec un nom de lieu et une date. Elles ne sont pas signées. Elles sont paroles errantes d’une chronique où l’Histoire collective se dit au creux de ces histoires singulières. Elles sont le porte-parole du désordre démocratique né du vide laissé par nos institutions politiques épuisées. Grâce aux introductions des chapitres, ces doléances sont le rétroviseur qui permet de revisiter les espérances des doléances d’antan, celles qui avaient été entendues et avaient donné naissance à ce qui est devenu notre trésor perdu : un peuple constamment délibérant.