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Jean Valtin : Sans patrie, ni frontières

Sans patrie, ni frontières

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Les années avaient profondément transformé le Komintern.
L’avant-garde révolutionnaire n’était plus maintenant qu’une dague empoisonnée dans les mains de Staline. Parfois, me maudissant de ma lâcheté, à croire que je voulais encore ranimer la flamme de ma foi, je me repassais divers épisodes de ma vie militante. A dix-huit ans, j’avais eu l’impression d’être un géant ; à vingt et un, c’était encore plus simple : il suffisait de lancer des grenades à la gueule de la contre-révolution ; à vingt-deux ans, j’avais fait le tour du monde au service du Komintern - maigre, affamé, féroce - et j’en étais fier ; à vingt-neuf, les polices d’une demi-douzaine de pays européens me recherchaient en tant que principal agitateur des Fronts de mer du Komintern.
A trente et un, j’œuvrais à transformer les prisons hitlériennes en écoles du prolétariat internationaliste. Et maintenant, à trente-trois ans, je me posais cette question : " Tout cela n’a-t-il jamais été que mensonge, imposture, et utopie sanglante ?" Aucun homme ne peut se débarrasser de son passé.