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Benoist Rey : Les égorgeurs

Les égorgeurs

En septembre 1959, quand l’appelé Benoist Rey débarque en Algérie, Il a vingt et un ans. Parce qu’il était apprenti typographe et, qu’à l’atelier, ses camarades en parlent..., parce qu’il avait le cœur " à gauche " et avait participé à quelques manifs contre la guerre d’Algérie..., parce que son meilleur pote lui avait conseillé de déserter, il n’était pas tout à fait sans savoir. Mais Il avait envie d’aller voir. Aussi, après des classes " mouvementées " en Allemagne, on l’envoya " voir " dans un régiment d’infanterie semi-disciplinaire. Pendant une année, l’infirmier Benoist REY eut l’occasion de voir. Ce livre est le journal de bord de ce voyage au bout de l’enfer, du cauchemar, de l’horreur et de la honte. Il nous décrit sans ambages le quotidien de meurtres, de viols, de pillages, d’incendies, de destructions, de tortures, de sadisme, d’imbécillité..., d’une armée composée d’engagés et... d’appelés. Il nous conte par le menu le " comment " des braves gens de ploucs ordinaires se transforment pou à pou en bouchers psychopathes. Il nous raconte l’insupportable de l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Ce livre, publié aux éditions de Minuit fut saisi dès sa sortie, en avril 1961. A l’heure où l’OTAN (et donc, l’armée française), essaye de nous faire le pion de la guerre propre et où un petit dictateur serbe dit et fait exactement ce que disaient et faisaient le gouvernement et l’armée française en Algérie, il nous a semblé opportun de republier ce livre " maudit ". Outre qu’il est d’une écriture extraordinaire de dépouillement et constitue une œuvre littéraire majeure, ce livre nous rappelle, en effet, que toutes les guerres ont toujours été, sont et seront toujours des abominations, et que toutes les armées et tous les soldats du monde ont toujours été, sont et seront toujours des " égorgeurs ". Que ce livre ait obtenu le grand prix " Ni dieu ni maître " 1999, n’est, donc, que justice... Libertaire.