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Michel Keller : Le christianisme et l’égarement du monde

Le christianisme et l’égarement du monde

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Dans le post-scriptum de son livre, Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt en vient à écrire : « Il est impossible de prouver une accusation contre la chrétienté en général, avec ses deux mille ans d’histoire, et si l’on prouvait quelque chose ce serait horrible. » Le présent ouvrage contredit ladite impossibilité affirmée par la grande philosophe-historienne. En revanche, le sinistre rôle historique qu’il attribue au christianisme, du fait, entre autres, de ses liens avec l’économie de profit, semble bien avoir eu des implications horribles, partie prenante du nihilisme contemporain.
En effet, l’Eglise chrétienne ne s’est pas contentée d’arranger considérablement son histoire, ni d’une accommodation passive envers certains pouvoirs et un certain genre d’économie : elle en est venue, au cours du Moyen Age, passant d’une tolérance faite de concessions à une sympathie faite de compromissions, à favoriser l’essor du capitalisme. Son hostilité, ses condamnations, lois, mesures coercitives contre les marchands n’ont été que facettes d’une réalité plus complexe sur le plan pratique.
Aussi a-t-il existé, concrètement et idéologiquement, une entente entre l’économie de profit et le christianisme, que seul le préjugé autorise de considérer comme contre-nature. Aussi, bien que la critique du christianisme, comme système religieux, ne soit plus à faire - ayant été faite avec beaucoup de sagacité dès l’antiquité et tout au long des temps modernes -, il n’en reste pas moins que son implication dans le processus qui a établi l’omnipotence du capitalisme constitue une accusation qui est loin d’être levée.
Sans explicitation de celle-ci et sans conscience collective des erreurs qu’elle désigne, nous ne sortirons pas de « l’égarement » qui a détourné le genre humain de son ouverture naturelle et constitutive, dont dépend son devenir. Il s’agit donc, dans cet ouvrage, non de s’émouvoir sur ce dont nous serions redevables au christianisme, mais, dans une perspective socio-historico-anthropologico-politique, d’approcher ce qu’il a coûté à notre humanité, désormais défaillante.

Dans le post-scriptum de son livre, Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt en vient à écrire : « Il est impossible de prouver une accusation contre la chrétienté en général, avec ses deux mille ans d’histoire, et si l’on prouvait quelque chose ce serait horrible. » Le présent ouvrage contredit ladite impossibilité affirmée par la grande philosophe-historienne. En revanche, le sinistre rôle historique qu’il attribue au christianisme, du fait, entre autres, de ses liens avec l’économie de profit, semble bien avoir eu des implications horribles, partie prenante du nihilisme contemporain.
En effet, l’Eglise chrétienne ne s’est pas contentée d’arranger considérablement son histoire, ni d’une accommodation passive envers certains pouvoirs et un certain genre d’économie : elle en est venue, au cours du Moyen Age, passant d’une tolérance faite de concessions à une sympathie faite de compromissions, à favoriser l’essor du capitalisme. Son hostilité, ses condamnations, lois, mesures coercitives contre les marchands n’ont été que facettes d’une réalité plus complexe sur le plan pratique.
Aussi a-t-il existé, concrètement et idéologiquement, une entente entre l’économie de profit et le christianisme, que seul le préjugé autorise de considérer comme contre-nature. Aussi, bien que la critique du christianisme, comme système religieux, ne soit plus à faire - ayant été faite avec beaucoup de sagacité dès l’antiquité et tout au long des temps modernes -, il n’en reste pas moins que son implication dans le processus qui a établi l’omnipotence du capitalisme constitue une accusation qui est loin d’être levée.
Sans explicitation de celle-ci et sans conscience collective des erreurs qu’elle désigne, nous ne sortirons pas de « l’égarement » qui a détourné le genre humain de son ouverture naturelle et constitutive, dont dépend son devenir. Il s’agit donc, dans cet ouvrage, non de s’émouvoir sur ce dont nous serions redevables au christianisme, mais, dans une perspective socio-historico-anthropologico-politique, d’approcher ce qu’il a coûté à notre humanité, désormais défaillante.