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Alice Primi : Femmes de progrès

Femmes de progrès

Françaises et Allemandes engagées dans leur siècle 1848-1870
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Le Printemps des Peuples de 1848 ouvre une ère de profondes transformations pour les sociétés française et allemande, malgré la rapide défaite des mouvements révolutionnaires.
L’intervention publique des femmes, témoignage des espoirs portés par les idéaux démocratiques, se poursuit ainsi au-delà du retour à l’ordre moral. Bien qu’elles aient été exclues de la citoyenneté en 1848, des femmes s’engagent dans leur siècle en s’emparant d’une parole publique en principe réservée aux hommes : auteures de romans à thèse ou d’essais, journalistes anonymes ou reconnues, conférencières à succès ou oratrices huées, pétitionnaires obscures ou célèbres, Françaises et Allemandes n’ont de cesse de revendiquer leur participation au Progrès, voire de proclamer leur vocation à éclairer la voie du Progrès.
Si elles se joignent ainsi à l’une des préoccupations majeures des contemporains, leur statut de femme rend leurs voix marginales, incongrues, inaudibles : en s’affirmant comme des individues agissantes, elles contreviennent à " leur " identité de genre, qui les place hors de l’Histoire au nom de " l’éternel féminin ". Le choix d’une approche à la fois genrée et comparative permet à l’auteure d’historiciser les enjeux de la période en interrogeant les représentations construites et transmises par les contemporains, en mettant au jour les pratiques d’assujettissement autant que de résistance.
Partant des écrits des Françaises et des Allemandes politiquement engagées, ce livre montre combien ils éclairent la portée et la nature des projets démocratiques, socialistes et nationaux élaborés entre 1848 et 1870, de part et d’autre du Rhin. A l’encontre de l’habituelle vision des décennies 1850 et 1860, présentées comme un temps de repli et de silence pour les femmes, il met en lumière la continuité des luttes et l’apparition de nouvelles formes de contestation.
Retraçant et croisant les parcours de deux générations de femmes, il permet de comprendre les évolutions des sociétés allemande et française à travers leur mémoire des " utopies " passées, leur rapport au religieux, leurs débats sur " la question des femmes ". Ainsi menée, l’étude de ces femmes engagées démontre la réelle modernité de celles qui, à rebours de l’idée de Progrès qui triomphe, imaginent un avenir conciliant l’égalité et la liberté de tous et de chacune.