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Rose Ausländer : Été aveugle

Été aveugle

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« Blinder Sommer » (Eté aveugle) est l’arche inaugurale des recueils poétiques de Rose Ausländer. Ces poèmes ont tous été écrits ou ont trouvé leur version définitive, à New York entre 1956 et 1963, durant la dernière période où Rose Ausländer y vécut. Parmi eux, huit, retravaillés, sont issus d’un cycle – les « Ghetto-Motive » – composé en 1941/1942 dans le ghetto de Cernowitz, sous la menace quotidienne de la déportation et de la mort.

Ce recueil inclut également les cinq poèmes que Rose Ausländer avaient montrés à Paul Celan à Paris en novembre 1957 et que celui-ci avait jugé bons, s’offrant de l’aider à les publier : « Appel et cristal », « Le coeur inaudible », « L’Atlantide toujours », « La porte » et « A l’est du coeur ».

Après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, Rose Ausländer se résout à ne plus écrire dans la langue de l’occupant et se réfugie dans la langue anglaise qui devient sa nouvelle patrie. La poétesse américaine Marianne Moore l’incite à retourner à l’allemand en poésie. « Blinder Sommer » (Eté aveugle) est la première manifestation publique de cette mue, impressionnante de radicalité formelle et de puissance poétique désormais libérée.

L’ensemble du recueil, tel que Rose Ausländer l’a voulu, est organisé en trois parties . La première, Le visage divisé, vingt-quatre poèmes inspirés par l’existence quotidienne à New York, où la poétesse gagna sa vie de 1946 à 1963 comme secrétaire d’une compagnie d’import-export.

La deuxième, Jour herculéen, quarante-sept poèmes d’une veine expressionniste, parfois onirique, mais fondamentalement célébration de la vie, de « ce qui respire », hantise de l’étouffement ; splendeur du monde, saccage du temps.

La troisième, Le village Duminika, vingt et un poèmes directement biographiques et spécifiquement juifs, l’enfance et la jeunesse heureuses dans une Bucovine qui l’était encore, dans une Cernowitz où toutes les facettes de l’univers juif brillaient librement puis, dans les mêmes lieux, l’effroi de la Shoah. Et comme une aurore de l’indéracinable espoir juif, les deux derniers poèmes : « Israël I » et « Village de Chagall ».