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Ronald Creagh : Elisée Reclus et les Etats-Unis

Elisée Reclus et les Etats-Unis

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Les États-Unis d’Amérique sont un miroir où, de Saint John de Crèvecœur et Alexis de Tocqueville à Simone de Beauvoir, les Français se regardent. Curieusement, américanistes et politologues ont oublié le géographe français qui entreprit l’étude la plus importante sur le sujet, et dont l’impact fut international : le géographe Élisée Reclus, qui connaît de nos jours un singulier retour.

L’étude de cette géographie vivante, d’une beauté impertinente, va plus loin. Elle révèle aussi la naissance d’une vocation, c’est-à-dire ici comment on devient géographe, et même géographe passionné de la nature, de la fraternité humaine, ouvert sur le grand théâtre de l’univers.

Élisée Reclus a écrit énormément, il a décrit l’ensemble de la Terre dans sa Nouvelle Géographie universelle. Mais les États-Unis ont occupé une place éminente dans sa vie : jeune homme, il s’est rendu en Louisiane, qui a sans doute été une source importante de ses jugements ultérieurs. Et le récit de son voyage sur un voilier, en 1852, est ensorceleur : on ne pouvait pas ne pas l’ajouter au présent ouvrage.

Les articles de Karl Marx, sur la guerre de Sécession, ont souvent été étudiés ; il n’en est pas de même pour ceux de Reclus, parus dans la prestigieuse Revue des Deux Mondes. Ses analyses lui attirèrent les compliments de l’ambassadeur des États-Unis, envoyé en France par le Président Abraham Lincoln. La comparaison entre Marx et Reclus est particulièrement instructive sur la différence des regards que l’on peut porter en géopolitique.

Enfin, vers le fin de sa vie, Reclus retourna aux États-Unis, pour préparer le volume XVI de sa Géographie. Son regard encyclopédique révélait à l’époque, et même encore de nos jours, des aspects et des enjeux trop peu connus sur l’essor de cette puissance mondiale. Parler, à la fin des années 1880, des « Afro-Américains » et annoncer l’hispanisation des États-Unis n’était pas donné à tout le monde...