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Collectif : Écraseurs !

Écraseurs !

Les méfaits de l’automobile
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Écraseurs ! C’est ainsi que sont surnommés les automobilistes à la « Belle Époque ». Quand ils déferlent sur les routes, les chauffeurs suscitent l’épouvante et la réprobation. La population s’élève contre un luxe de nantis. Les machines puantes, bruyantes, trépidantes sont considérées comme destructrices, avec leurs vitesses dangereuses et la poussière qu’elles soulèvent. L’irruption de l’engin transforme les paysages, bouleverse le rapport au temps, aux autres et à l’espace. Mais des piétons réfractaires n’acceptent pas de se soumettre à la tyrannie motorisée, de se faire transbahuter dans des boîtes à métal et de respirer un air carbonisé. Ils refusent cette civilisation toujours plus mécanique, où les bipèdes et quadrupèdes sont chassés des rues par des chars à feu. Appels à restreindre le flot des « guillotines roulantes », à en finir avec la « folie du pétrole », sabotages, actions directes, auto-défense… sur la chaussée se joue une véritable lutte des classes. Oui, on a déjà tenté d’arrêter le progrès.

« L’apothéose de l’Automobilisme ne saurait resplendir sans la formalité de quelques taches, dont l’une, et pas la moindre, s’appelle le Piéton. »

« Qu’importe à ces gens-là que quelqu’un se trouve sur leur passage lorsqu’ils veulent faire du soixante, du quatre-vingts, du cent à l’heure ! Tant pis pour le malencontreux gêneur qui entrave leur circulation. On corne quelquefois, quand on veut être aimable ou généreux pour le passant. Et s’il n’est pas content, s’il n’a pas le temps de se garer en vous remerciant de votre prévenance, eh bien, c’est très simple : on lui passe sur le corps et on l’écrabouille !  »

Écraseurs ! retrace la résistance méconnue menée contre la ploutocratie pétaradante. Il permet de se réapproprier une critique radicale d’une machine qui ne s’est imposée que depuis un siècle dans les sociétés industrielles, et montre que le développement technique ne s’est jamais fait sans oppositions.

Cet ouvrage regroupe des articles de presse, des extraits de livres et des caricatures publiés entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe. Volontiers pamphlétaires, ils s’attaquent avec humour, émotion et radicalité à la déesse sur quatre roues. Avec le recul, leurs alertes se révèlent visionnaires.

Anthologie établie par Pierre Thiesset.